Personne : Nœl-Barthélémy Boutet

Titre Date Rôle
Junius 1797-04-03 auteur

  • Laplace
    Noël Barthélémy est né le 3 septembre 1768, de Jacques-Marie Boutet, dit Monvel, et Jeanne-Marguerite Michelet, comédienne, avec laquelle Monvel eut une liaison. Il est dit « fils légitime » du couple dans l’acte de baptême, ce qui semble douteux.
    Elevé au collège des Quatre-Nations fondé par Mazarin, il fit ensuite l’Ecole des Mines. Après le démembrement de l'établissement, en 1790, Nœl Barthélémy partit pour les Etats-Unis où il a résidé une grande partie de la Révolution. Il y fut d’abord engagé comme ingénieur civil dans la société d'’exploitation des terrains concédés par le gouvernement des Etats-Unis à William Duer, ancien ministre des finances. A la suite de la faillite de cette société et de l’impossibilité de retourner en France à cause des événements politiques, il fut attaché au Ministère de la Guerre aux Etats-Unis, puis servit pendant dix mois dans l’'armée territoriale du Nord-Ouest en qualité de lieutenant au corps de l'’artillerie et du génie, démissionna et rentra à Paris où sa présence est attestée le 6 mars 1797 par une carte civique. A son retour en France, il fut attaché au ministère de la Justice, pendant le mandat de C.J.M. Lambrechts, fit l’'objet d'’une « dispense absolue » de service militaire et connut une rapide ascension professionnelle jusqu'’à devenir, le 19 juin 1799, chef du bureau particulier du nouveau ministre, Cambacérès, avec rang de chef de division.
    Parallèlement, il mena une carrière littéraire, carrière qui commença pendant son séjour aux Etats-Unis : le 17 mai 1793, en effet, a lieu au Théâtre de la République la création d’'une comédie de sa plume, en un acte et en prose, Le deuil prématuré, fort bien accueillie du public.
    Le 3 avril 1797, sa tragédie de Junius Brutus est représentée pour la première fois. Plusieurs autres pièces mentionnées dans les archives familiales, qui ne sont pas parvenues jusqu'à nous, à l'’exception de Junius [que l'on trouve à la BNF] : un drame lyrique (Ossian, « Août 1795. Reçu à l’Opéra en mai 1798. »), des comédies (La visite des mariés, « Janvier 1797. Reçue à Montansier », Les aventures nocturnes), des tragédies (Antigone, Hécube « Reçue en 1796 »), Le relevé des pièces concernant Noël Barthélémy mentionne également « beaucoup de vaudevilles en collaboration » dont nous n'’avons retrouvé aucune trace, ce qui fait surgir l’'hypothèse d'’une confusion avec les œœuvres de Jacques-Marie. Il est aussi l’'auteur de plusieurs odes : sur la guerre de Prusse, 1806 ; sur la guerre d'’Autriche, 1805, 1809, … ainsi que de poésies. En 1803, il est élu au collège du premier arrondissement électoral de Paris, et l'’année suivante, attaché comme secrétaire à la légation envoyée au devant du pape Pie VII pour le couronnement de l'’empereur. En 1807, nommé par Napoléon à la rédaction en chef de la Gazette de France. Peu après, il est reçu comme franc-maçon à la loge « Le centre des amis », présidée par Cambacérès.
    Roselyne Laplace,Monvel, Un aventurier du théâtre au siècle des Lumières, Paris: Champion, 1998.
    CB