Personne : Catherine Vondrebeck, épouse Baron, Dame de Beaune

Performance Rôle Troupe Date
Arlequin invisible chez le roi de Chine (1713-07-30) chef de troupe 1713-07-30
Pierrot furieux (1717-02-03) chef de troupe 1717-02-03

  • Campardon
    Les Spectacles de la foire, 1877, pp. 80 - 82 : " […] directrice de spectacles forains, née en 1678, mariée le 2 mars 1696 au comédien Étienne Baron, fils du célèbre Michel Baron, était la fille de Maurice von der Beek, acteur forain et entrepreneur de / spectacles, et de Jeanne Godefroy. A la mort de son mari, cette dernière avait continué à diriger la troupe foraine formée par lui, et ce n'est qu'à la fin de 1709 qu'elle cessa de s'en occuper. Elle vendit alors ses baux, ses décorations et ses théâtres à Levesque de Bellegarde et à Desguerrois, qui firent exploiter le tout, pendant les foires Saint-Germain et Saint-Laurent de l'année 1710, par Guillaume Rauly, maître peintre, et par Catherine Baron, fille de la veuve Maurice. Ce ne fut qu'en 1712, après la mort d'Étienne Baron, son mari, que Catherine ouvrit un jeu en son propre nom. Mais les créanciers d'Étienne Baron, ayant voulu lui faire payer les dettes qu'avait laissées ce dernier et l'ayant menacée d'une saisie, elle se vit obligée d'employer la ruse pour échapper à leurs réclamations et de se servir de prête-noms pour son exploitation théâtrale. Ce furent les deux principaux acteurs de son spectacle, Richard Baxter, si excellent dans les arlequins, et Sorin, parfait dans les mezzetins, les travestis, les sultans et les pères, qu'elle plaça ostensiblement à la tête de son théâtre bien qu'elle en gardât en réalité la direction. Peu après, Catherine Baron, instruite par l'expérience et ne se souciant pas de s'exposer, comme Alexandre Bertrand, Selles et autres entrepreneurs forains, aux tracasseries et aux procès de la Comédie-Française, traita directement avec l'Académie royale de musique et obtint, moyennant une redevance annuelle, le droit de faire représenter à son spectacle des pièces mêlées de chants qu'on appela des opéras comiques. En 1714, trouvant sans doute que la somme qu'il fallait verser chaque année à l'Opéra était trop lourde, Catherine Baron s'associa, pour exploiter l'Opéra-Comique, à un entrepreneur de spectacles nommé Gauthier de Saint-Edme ; mais des dissentiments ne tardèrent pas à s'élever entre eux ; l'association fut rompue, puis renouée, et enfin, en 1718, à la fin de la foire Saint-Laurent, Catherine Baron se retira complétement ruinée (1). Elle avait entraîné dans / ses désastres financiers son second mari, Pierre Charretier de Beaune, conseiller au Châtelet de Paris, qui abandonna tout son bien aux créanciers de sa femme, et dut, pour subsister, accepter la place de procureur général à la Louisiane, où il emmena Catherine. Malheureusement de Beaune se fit révoquer au bout de peu d'années, et il revint à Paris où il mourut. Catherine Baron, réduite alors à la dernière misère, fut obligée de solliciter l'emploi d'ouvreuse de loges à l'Opéra-Comique, dirigé à cette époque par le marchand de chandelles Honoré, et d'y exercer ces humbles fonctions jusqu'au moment où le gain d'un procès, qui lui attribua une rente de mille livres, lui permit de mener une vie moins précaire. Elle est morte vers 1736, à Paris."
    AS