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Une comédienne de province
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D’après les mémoires et journaux de l’époque, elle fut une comédienne d’un talent admirable qui a appartenu à de nombreuses troupes de province, itinérantes ou en résidence. Elle débute au théâtre à l’âge de 17 ou 18 ans. Max Fuchs, dans son ouvrage sur La vie théâtrale en province au XVIIIe siècle, nous apprend qu’elle était la fille naturelle de deux amants d’une naissance distinguée, et qu’elle fut débauchée, à 15 ans par le médecin de sa mère. Elle reste à Bordeaux jusqu’en 1765 puis dans la troupe Montansier, en 1769, à Amiens. C’est là qu’elle rencontre Choudart-Desforges et devint sa maîtresse. Jean-Baptiste Choudart-Desforges (1746-1809), célèbre, en son temps, pour son autobiographie intitulée Le poète libertin, était comédien et auteur dramatique. Dans cette troupe, elle joue à Compiègne, à Chanteloup, puis à Versailles, à Fontainebleau, à Caen, à Tour, à Nantes puis à Rennes. Elle est en 1771-1773 à Marseille où elle se sépare de Choudart. C’est alors qu’elle s’engage à Lyon puis à Luneville, en 1776. En 1778, elle est à Toulouse On mentionne également sa présence à l’étranger, notamment sur les théâtres de Bruxelles ou de Genève, où elle jouait les premiers rôles féminins. Note de Jacques CARRAL d'après ses recherches sur le théâtre de Montauban au 18e siècle.
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JCa
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Fusch
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p. 39 - 40 :
"Clairmonde (Dlle). – Carrière connue en grande partie par le livre de son amant Choudart-Desforges: Le poète (Desforges, Choudart dit, Le Poète, ou Mémoires d'un homme de lettres, 2e éd., Paris, 1819, 5 vol. in-8°). Bien que ce livre se donne comme un roman, les détails autobiographiques y sont généralement exacts, et il mérite plus de confiance que les prétendus Mémoires de son contemporain Fleury.
Elle avait environ 25 ans en 1769 et était "depuis 7 ou 8 ans au spectacle" (IV, p. 221); confirmé par Favart qui la signale à Rouen 7 décembre 1762 (Favart, Mémoires et Correspondances littéraires, dramatiques et anecdotiques, Paris, 1808, 3 vol., II, p. 35); elle devait y être encore en février 1763 (Kunz-Aubert, Ulysse, Spectacles d'autrefois à Genève au XVIIIe siècle, Genève, s. d., in-16°, p. 41); Bordeaux, troupe Emilie et Belmont, 1763-64 (Favart, Mémoires et Correspondances littéraires, dramatiques et anecdotiques, Paris, 1808, 3 vol., II, p. 75); y était encore, probablement comme ingénue ou jeune première, en octobre 1764 (Rondel, le Valet Protée); on peut conjecturer qu'elle ne quitta Bordeaux qu'à la fin de la campagne; Amiens, troupe Montansier, 1769; c'est là qu'elle rencontre Desforges. La troupe quitte Amiens après un séjour de 3 mois à partir de Quasimodo, donc fin juin ou début de juillet (Desforges, Choudart dit, Le Poète, ou Mémoires d'un homme de lettres, 2e éd., Paris, 1819, 5 vol. in-8°, IV, p. 221), joue à Compiègne (p. 279), à Chanteloup pendant l'été (p. 294), puis à Versailles (p. 302), à Fontainebleau (p. 331), de nouveau à Versailles pendant l'hiver 1769-70 (p. 337), à Caen en avril 1770 (V, p. 78), à Tours et Chanteloup (p. 87), à Nantes, puis à Rennes depuis la fin de novembre 1770 jusqu'au début de janvier 1771 (p. 89). Les deux amants retournèrent à Nantes, puis jouèrent à Marseille de 1771 à 1773; c'est là qu'ils se séparèrent: Clairmonde s'engagea dans la troupe de Lyon (p. 204). /
On la retrouve plus tard à Lunéville, 24 juin 1776 (Archives de la Comédie-Française, Carton q VII, 2e rangée : dossiers concernant les litiges soumis à l'arbitrage des Français, classés par années; Registres de délibérations du Comité, 23 f° 6 r°); ordre de début, Comédie Française, 1er septembre 1782 (Archives Nationales, Série O1 (Menus-Plaisirs et Maison du Roi), 844, n° 204); Genève, troupe Saint-Gérand 1783 (Kunz-Aubert (Ulysse), Spectacles d'autrefois à Genève au XVIIIe siècle, Genève, s. d., in-16°, p. 67); Dijon 2 janvier 1790 (Archives de la Comédie-Française, Carton q VI, 2e rangée)."
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AS