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BNF Cat.
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"Auteur dramatique. - Adversaire de Racine.
Formes rejetées du nom de l'auteur :
Pradon, Jacques ;
Pradon (1632-1698)."
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SAF
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LoC Cat.
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"Nom = Pradon, Nicolas ;
Pradon, Mr. (Jacques).
Dates = 1644-1698."
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SAF
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MOUHY (1752)
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pp. 23-24 : "Pradon (Nic.) Poëte. Né en… Mort en 1698.
Il étoit de Rouen, une cabale puissante lui donna la présomption de luter avec sa Tragédie de Phedre contre celle de Racine ; elle fut même soutenue pendant quelque tems par ses partisans. Madame des Houllieres étoit du nombre ; elle fit ce fameux Sonnet que tout le monde connoît : Dans un Fauteuil doré…. Un ouvrage sans mérite, qui n'a d'autre soutien que celui de la cabale, tombe bientôt dans l'oubli : la Phedre de Pradon est la preuve de cette vérité. Despreaux a maltraité ce Poëte dans plusieurs de ses Satyres. Regulus, la seule de ses Piéces qui soit restée au Théâtre, y est quelquefois revue avec plaisir. On trouve, dans le second tome des mêlanges d'histoire & de Littérature de Vigneul de Marville, page 89, une anecdote plaisante de Pradon, dont voici l'extrait. Un jour qu'on jouoit pour la premiere fois une de ses Piéces, il alla au Parterre le nez dans son manteau, avec l'idée sans doute de jouir, sans être connu, des applaudissemens auxquels il s'attendoit ; mais à peine le premier Acte fut-il fini, que le bruit des sifflets commença à retentir dans la Salle. Il étoit desesperé, & il ne pouvoit contenir son ressentiment, lorqu'un ami qui l'avoit accompagné, lui dit à l'oreille, que le parti le plus sage dans cette occasion, étoit de garder l'anonyme, & de faire comme les autres, pour ne pas être soupçonné d'être l'Auteur de cette piéce. Pradon le crut, & de rage se mit à siffler sans relâche. Un Mousquetaire qui s'en impatienta, se tourna de son côté, lui dit que la Tragédie étoit bien faite, & qu'il se donnât du moins la patience de l'écouter jusqu'au bout. Pradon, voulant profiter de l'erreur, & croyant se cacher encore mieux, continua à siffler de plus belle. Le Mousquetaire piqué, arracha son chapeau & sa perruque, & les fit voler dans le Parterre. Pradon, trop sensible à cet affront, osa donner un soufflet à son adversaire, vingt coups de plats d'épée l'en punirent sur le champ, il fut obligé même de s'enfuir de peur de pis. On ne sçait pas davantage de cet Auteur, qui mourut d'apopléxie dans un âge avancé."
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SAF
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LERIS (1763)
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pp. 661-662 : "Pradon (Nicolas), étoit de Rouen, & mourut à Paris d'apoplexie au mois de Janvier 1698, dans un âge très-avancé. Quoique la critique n'ait pas, & avec juste raison, traité favorablement ses Tragédies, elles n'ont pas laissé que d'avoir des admirateurs, & Regulus se voit même encore quelquefois avec plaisir ; elles sont au nombre de sept……. Vigneul Marville, dans le second volume de ses Mêlanges d'Histoire & de Littérature, nous apprend une anecdote assez particuliere au sujet de Pradon, la voici. Un jour qu'on jouoit pour la premiere fois une de ses pieces, il alla au Parterre enveloppé dans son manteau, pour en voir le succès sans être connu. A peine achevoit-on le premier acte que les sifflets retentirent de toutes parts ; au désespoir d'entendre ce bruit désagréable, & prêt à laisser échapper des marques de son ressentiment, il fut conseillé par un ami qui l'avoit accompagné, de garder l'anonyme, & de faire comme les autres, de peur qu'on ne le soupçonnât d'être l'Auteur de la piece. Pradon le crut, & de rage se mit à siffler très-fort & sans relâche. Un Mousquetaire qui s'en impatienta, se retourna de son côté, prit le parti de l'ouvrage, & dit qu'il falloit l'écouter jusqu'au bout. Pradon voulant profiter de cette circonstance, & croyant se cacher encore mieux, continua à siffler plus fort encore. Le Mousquetaire piqué, arracha son chapeau & sa perruque, & fit voler le tout à l'autre bout du Parterre : Pradon trop sensible à cet affront, osa donner un soufflet à son adversaire ; vingt coups de plat d'épée l'en punirent sur le champ, & il fut même obligé de s'enfuir de peur de pis. Pradon étoit de moyenne taille, & avoit l'air extrêmement commun, le visage long & le menton fort avancé. Sa triste fortune & son extérieur négligé ajoutoient encore à sa mauvaise mine. Il avoit d'ailleurs plus de vanité que de connoissances : on en pourra juger par un seul trait. Un jour au sortir d'une de ses Tragédies, le Prince de Conti lui ayant dit, qu'il avoit transporté en Europe une ville qui est en Asie ; je prie V. A. de m'excuser, lui dit Pradon, car je ne sais pas la chronologie. Voici une des épitaphes de ce Poëte.
« Ci gît le Poëte Pradon,
Qui durant quarante ans, d'une ardeur sans pareille,
Fit à la barbe d'Apollon,
Le même métier que Corneille. »"
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SAF
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SOLEINNE
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Soleinne 1457, Théâtre complet de Nicolas Pradon : "Certes, les tragédies de Pradon ne méritaient ni l'admiration outrée de l'hôtel de Rambouillet ni l'injuste mépris des partisans de Racine. Ces derniers ont eut l'avantage, grâce aux satires de Boileau et à l'écrasante supériorité de l'auteur de Phèdre. Il est impossible aujourd'hui de réhabiliter ce pauvre Pradon ; mais à juger sa cause avec impartialité, on est forcé de reconnaître qu'il a été aux prises avec une cabale cruelle, et qu'il avait assez de talent pour n'être pas tué par le ridicule. Bien au contraire, des esprits distingués et même délicats se déclarèrenet pour lui, et il put balancer les succès de son rival. Il y a dans ses pièces de belles scènes quelquefois, et toujours une conduite sage, des sentiments naturels, exprimés avec trop de simplicité, il est vrai. [citation de Phèdre et Hippolyte] En lisant ces tragédies, qui n'ont pas de plus grand défaut que d'être communes, on comprend qu'elles devaient plaire à la foule et l'on ne s'étonne pas qu'elles aient été représentées en province jusqu'à la Révolution. Les préfaces de Pradon sont intéressantes, parcequ'elles nous le montrent luttant avec modestie contre une cabale qui passait toutes les bornes. Régulus fut remis au théâtre avec grand succès, pour la rentrée de Baron, en 1722. On a prétendu que Scipion l'Africain était tout entier de Jean Royer de Prades ; mais cela n'est pas possible, à moins que Pradon ait récrit la pièce."
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MM
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BEAUCHAMPS (1735)
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Vol. 2, pp. 390-392 : "Pradon, né à Rouen, mort d'apoplexie à Paris en janvier 1698.
… Sa querelle avec Racine au sujet de sa Phedre, lui attira de la part de Despreaux plusieurs traits de satire dont il ne put se relever ; on ne laisse pas de trouver de bonnes choses dans ses pieces, & l'on revoit encore avec plaisir celles de Tamerlan & de Regulus."
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SAF
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CHAMFORT (1776)
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Vol. 3, pp. 593 : "Pradon, (Nicolas) né à Rouen, mourut à Paris d'apoplexie en 1698, dans un âge très-avancé. Plusieurs de ses Tragédies ont eu des Partisans, & Réulus se joue même encore quelquefois…."
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SAF