Personne : Jean-Baptiste Crosilles

Titre Date Rôle
Les Parfaits bergers Tircis et Uranie 1633 auteur
Tircis et Uranie Inconnue auteur

  • MOUHY (1752)
    p. 10 : "CROSILLES (J. BAPT.). Ab. S. Ouen.. Né en…. Mort en 1651. Il étoit Membre d'une Académie qui se tenoit chez Michel Marolles en 1619, où l'on examinoit les mots de la Langue & les ouvrages modernes. Il eut différens protecteurs, entr'autres le Comte de Soissons, qui l'abandonna lorsqu'il fut accusé de s'être marié quoiqu'il fût Prêtre : il fut en prison dix ans pour ce crime dont il fut lavé en 1651, par un Arrêt du Parlement les Chambres assemblées. Il mourut six mois après dans une extrême pauvreté."
    ME
  • LERIS (1763)
    pp. 542-543 : "CROISILLES (Jean-Bapt.) Abbé de S. Ouen, étoit Membre d'une Académie qui se tenoit chez Michel Maroles, en 1619, où l'on examinoit les mots de la langue & les ouvrages modernes. Il resta dix ans en prison, accusé de s'être marié, quoiqu'il fût Prêtre ; mais il fut déclaré innocent par un Arrêt du Parlement, rendu les Chambres assemblées, en 1651 : il mourut six mois après."
    ME
  • BEAUCHAMPS (1735)
    Vol. II, pp. 126-130 : "1633. JEAN-BAPTISTE DE CROSILLES, abbé, mort en 1651. […] De Crosilles étoit ami de Michel de Marolles ; les particularités qu'on va rapporter sont extraites de ses mémoires. Crosilles étoit un de ces membres de l'académie qui se tenoit en 1619. dans la maison de Michel de Marolles, rue de S. Estienne des Gréz. Ceux qui composoient cette académie, s'appliquoient à examiner les mots, les façons de parler la langue françoise, l'économie des pieces qu'ils lisoient, & chacun d'eux essayoit de travailler sur les sujets qui étoient proposés. Cette académie donna naissance à plusieurs ouvrages. Marolles cite des épîtres de notre auteur, qui les dédia au duc de Rételois. Elles eurent un grand succès ; en moins de deux ans il y en eut quatre ou cinq éditions. Ce succès n'a pas duré ; Malherbe dès lors ne pouvoit s'empêcher d'en faire des railleries, & d'appeller l'auteur de ces épîtres, le secretaire des dieux, en quoi il fut suivi par son disciple Honorat de Bueuil, seigneur de Racan, à qui Marolles a souvent oui dire, que le discours & les pensées de l'abbé de Crosilles se tenoient comme une chaîne de fable. Vers l'automne 1619. Crosilles fut mis auprès du comte de Moret, à la place de Jean de Lingendes, depuis évêque de Sarlat & de Mascon. Il n'y demeura pas long-tems. En 1620, il demeuroit chez M. le comte de Guiche, depuis maréchal de Grammont ; & le comte de Louvigny son frere, que la crainte de la maladie contagieuse, qui fut assez considerable à Paris depuis 1620. jusqu'en 1623. n'avoit pas fait sortir de cette ville. Il demeura depuis deux ans chez le duc d'Uzès ; M. le grand Prieur de Vendôme l'attira chez lui, & lui donna le prieuré de Cheré, dépendant de la Couture. Après la mort de ce prince en… il vint achever sa fortune chez M. le comte de Soissons, qui après la mort de Poitevin, le fit titulaire de ses abbayes de S. Michel en l'Herm, de S. Ouin de Rouen, de Jumieges, de la Couture & de Froimont. Il y étoit encore en 1637. Mais ce prince quelque tems après le contraignit à lui donner une démission de ses benefices pour en pourvoir un des aumôniers appellé Montagne. Sur ce que Crosilles fut accusé de sacrilege pour s'être marié étant prêtre, le comte de Soissons l'abandonna, & Crosilles fut mis en prison vers la fin de 1640. ou le commencement de 1641. il y demeura dix ans, & au commencement de 1651. après trois sentences eclesiastiques rendues contre lui, il fut déclaré absous par arrêt du parlement, les chambres assemblées. Il ne survêcut pas à sa justification, & mourut six mois après en 1651. dans une extrême pauvreté ; il fut enterré à S. Sulpice. Il n'avoit pas laissé de bien pour païer ses créanciers, ni même les frais de ceux qui vendirent ses livres, & le peu de meubles qu'il avoit. Ses écrits, qui furent saisis, sont demeurés entre les mains d'un commissaire, où ils sont en grand danger d'être perdus, dit Marolles, & nous ne verrons peut-être jamais ce qu'il nous avoit tant fait esperer de la démonstration de la divinité, & de l'immortalité de l'ame, dont il avoit fait quelques traités. Les ouvrages que nous avons de lui ne sont pas dignes de la réputation qu'il avoit acquise quand il vint à la cour. Aussi faut-il avouer […] que ses principaux avantages étoient dans la conversation, sur-tout parmi les gens de qualité, où il débitoit ses connoissances fort agréablement. Il ne manquoit pas même d'érudition, aïant fait beaucoup de lectures, dont il avoit la mémoire assez présente ; il parloit facilement, & même avec un ton galant, pourvû qu'il ne fût pas contredit ; mais la moindre résistance lui causoit une émotion qui le rendoit piquant."
    ME