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MOUHY (1752)
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p. 13 : "FONTAINE (J. DE LA). Pœte. Né en 1621. Mort en 1695.
Il étoit de Château-Thiery en Champagne ; il mourut à l'âge de 74 ans. Tout le monde sçait que son ingénuité étoit égale à ses talens. On ne s'étendra pas davantage sur un Auteur aussi connu, & dont on trouve l'histoire écrite en tant d'endroits. Voyez la Vie de M. de la Fontaine, par M. l'Abbé Dolivet ; c'est la mieux écrite & la plus satisfaisante."
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LERIS (1763)
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pp. 604-605 : "LA FONTAINE (Jean de), naquit à Château-Thierry en Champagne le 8 Juillet 1621, son pere étant Maître des Eaux & Forêts de ce Duché. Il fut reçu à l'Académie Françoise le 2 Mai 1684. Tout le monde connoît les ouvrages de cet Auteur ingénu : ses Fables passent pour son chef-d'œuvre ; ses Contes seroient aussi fort estimables, s'ils étoient moins licentieux. Ses pieces dramatiques ont été moins heureuses ; elles consistent en sept Comédies & deux Opéra. […] Il mourut à Paris, chez Mme d'Hervard, rue Platriere, à l'Hôtel d'Armenonville, le 13 Mars 1695, âgé de soixante-quatorze ans, & fut enterré dans le Cimetiere de S. Joseph, aide de la Paroisse de S. Eustache, à l'endroit même où MOLIERE, son ami, avoit été mis vingt-deux ans auparavant. On peut, pour un plus grand détail sur LA FONTAINE, consulter la Vie de cet Auteur & la suite de l'histoire de l'Académie Françoise, par l'Abbé d'Olivet."
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PARFAICT (1767)
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Vol. II, p. 611 : "FONTAINE, (Jean de la) né à Château-Thierry en Champagne, le 8 Juillet 1621. reçû à l'Académie Françoise, le 2 Mai 1684. mort à Paris le 31 Mars 1695. âgé de 73 ans […]."
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BEAUCHAMPS (1735)
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Vol. II, pp. 284-289 :
"1654-1693.
JEAN DE LA FONTAINE, né à Châteauthierry en Champagne le 8. juin 1621. mort à Paris le 13. mars 1695. enterré dans le cimetiere de S. Joseph, de l'académie françoise.
L'Eunuque […]
Voici comme il parle dans l'avertissement au lecteur.
"Terence m'a fourni le sujet, les principaux ornements, & les plus beaux traits de cette comédie. Pour les vers, & pour la conduite, on y trouveroit beaucoup plus de défauts, sans les corrections de quelques personnes dont le mérite est universellement honoré. Je tairai leurs noms par respect, bien que ce soit avec quelque sorte de repugnance, au moins m'est-il permis de déclarer que je leur dois la meilleure, & la plus saine partie de ce que je ne dois pas à Terence."
[…]
Tout le monde sçait que la Fontaine étoit très-distrait, & en apparence le plus simple de tous les hommes : étant malade un jour, sa servante dit au prêtre qui venoit le confesser, c'est un bon homme ; vous lui trouverez plus de bêtise que de malice. Voici deux traits de lui fort singuliers. Il avoit dédié ses fables à Monseigneur : il fut question de les présenter à ce prince & au roi. Grand embarras pour un aussi mauvais courtisan. Les carrosses de place alloient alors à Versailles ; il en prit un sur celle du palais roïal. Le roi le reçut avec une bonté, dont malgré sa distraction il fut forcé de s'apercevoir. Bontems, premier valet de chambre, chargé d'en prendre soin, lui fit voir les appartemens & les jardins, & disoit à tous les seigneurs qu'il rencontroit, messieurs, voilà monsieur de la Fontaine. La promenande fut suivie d'un grand dîner, & le dîner d'une bourse de mille pistoles, qu'il lui donna de la part du roi. Ennivré de tant de faveurs, & hors de lui-même, il remonte en rêvant dans son fiacre, revient à Paris, descend à la porte des thuilleries, païe son cocher, & regagne à pied la rue d'enfer où il demeuroit. Son hôte impatient de sçavoir le succès de son voîage, l'attendoit sur le pas de sa porte. Eh bien, monsieur de la Fontaine, lui demanda-t-il dès qu'il l'apperçut, comment les choses se sont-elles passées? A merveille ; le roi m'a dit les choses du monde les plus gracieueses. Oui, mais ne rapportez-vous que des complimens? Je rapporte une grosse bourse pleine d'or. Une bourse d'or, & où est-elle? Elle est, répond la Fontaine en cherchant dans ses poches, & ne trouvant rien, elle est sans doute restée dans le carrosse qui m'a mené. Fort bien : & où l'avez-vous pris? Comment est-il fait? Où l'avez-vous laissé? Je l'ai pris sur la place du palais roïal. Il est fait comme un carrosse de fiacre ; il m'a descendu aux thuilleries. Voilà de bons renseignements : si vous n'en avez point d'autres, la bourse court grand risque. Attendez, il me semble que l'un des chevaux étoit blanc, & l'autre noir : allons, lui dit son hôte, en le faisant monter dans le sien, allons voir si nous en apprendrons des nouvelles. Descendus au palais roïal, il s'informe si un cocher dont les chevaux étoient de deux couleurs n'avoit point été à Versailles ; on lui dit qu'oui, & qu'il demeuroit dans la rue fromenteau. Pendant toutes ces perquisistions la Fontaine n'ouvroit pas la bouche ; ce cocher qui avoit fait encore une course, venoit de rentrer ; & par le plus grand bonheur du monde, la bourse se trouva derriere le coussin, où personne ne s'étoit avisé de chercher.
A la premiere représentation de son opera d'Astrée, il étoit dans une loge derriere des dames qui ne le connoissoient pas, à chaque endroit, il s'écrioit, cela est détestable ; ennuîées de l'entendre répeter toujours la même chose. Monsieur, lui dirent-elles, cela n'est pas si mauvais, l'auteur est homme d'esprit, c'est monsieur de la Fontaine. Eh! mesdames, reprit-il, sans s'émouvoir, la piece ne vaut rien, ce la Fontaine dont vous parlez est un stupide, & c'est moi qui le suis."
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