Personne : Charles Coypeau d’Assoucy

Titre Date Rôle
Les Amours d’Apollon et de Daphné 1650 auteur

  • BNF, catalogue :
    "Assoucy, Charles d' (1605-1679?) - forme savante à valeur internationale. Forme(s) rejetée(s) : < Dassoucy pseudonyme < Coypeau d'Assoucy, Charles pseudonyme. Naissance : 1605-10-16 - Mort : 1679? Pseudonyme de Charles Coypeau. - Poète burlesque et musicien."
    AS
  • LERIS (1763)
    p 548 : "Notre Auteur naquit à Paris en 1604 : il a essuyé beaucoup de traverses, eut beaucoup d'aventures qu'il a écrites lui-même d'un style presque bouffon, & mourut peu riche en 1679. C'est de lui que parle Chapelle dans son Voyage."
    ME
  • BEAUCHAMPS (1735)
    Vol. II pp 251-256 : "Charles Coipeau sieur d'Assoucy, né à Paris en 1604. à l'étœuf d'argent, rue S. Estienne des Grès, baptisé à S. Estienne du Mont, mort en 1679. âgé d'environ 75. ans. Les amours d'Apollon & de Daphné, T.C. […] Cette piéce fournit l'occasion de parler de d'Assoucy homme assez singulier, pour qu'on ne soit pas fâché de trouver ici quelques particularités de sa vie. Son grand pere étoit de Crémone, célébre par les bons violons qu'il a laissés. Son pere s'appelloit maître Gregoire Coipeau sieur d'Assoucy né à Sens en Bourgogne, docteur en droit, & avocat en parlement, considéré dans le barreau par son esprit & par son éloquence, autant que son frere l'étoit peu, cet oncle de notre auteur étoit de Paris, très ignorant, remarquable par une longue barbe, & fort riche. Sa mere étoit de Lorraine, promte, colere, imperieuse, mais elle jouoit divinement bien du luth & chantoit comme un ange. L'amour qu'elle avoit pour la musique & pour les vers, attiroit beaucoup de monde chez elle, & son fils prétend, ou laisse soupçonner que sa vertu n'étoit point sans tache, quoiqu'il en soit, elle se sépara de son mari, qui, partage fait de leurs biens, & de leurs enfans, lui permit d'aller demeurer en Lorraine dans une maison qu'elle y avoit, avec sa fille, & garda son fils ; il fut assez bien élevé du côté des sciences, mais se trouvant maltraité dans la maison paternelle, il s'échapoit souvent, il alla d'abord à Corbeil auprès d'une abbesse, dont après quelque tems il devint le laquais ; mais ayant été reconnu par un clerc de son pere, il fut ramené à Paris, d'où il sortit bien-tôt, âgé seulement de neuf ans, il alla à Calais & entra chez le gouverneur de la ville, qui étoit espagnol, pour tenir compagnie à son fils dom Diego ; mécontent de cette condition, il la quitta au bout de trois jours, pour passer chez une jeune veuve, & se mettre auprès de son fils né en Picardie, & âgé de quatorze ans ; cette fanille étoit d'une si grande simplicité que d'Assoucy, qui parloit grec, leur persuada qu'il parloit encore siriaque, hebreu, caldéen, qu'il étoit astrologue & fils de Nostradamus. Quelques menaces qu'il fit à des enfans avec qui il avoit eu querelle, & un livre qu'il leur montra, firent croire à toute la ville qu'il étoit magicien. Un habitant du païs vint le prier en consequence de ses talens magiques de guérir son fils, & lui promit un habit neuf, ce qui détermina d'Assoucy à tenter l'avanture ; il alla voir le malade, c'étoit un de ceux qu'il avoit effraïés, & ne doutant point que la peur ne fût la seule cause de son mal, il le rassûra de façon que l'enfant après trois tours de ramparts, revint aussi sain de corps que d'esprit ; cette cure lui fit grand honneur parmi les honnêtes gens de Calais ; mais le peuple effraïé, voulut le jetter dans la mer ; ils vinrent tous en larmes le prier de sortir de leur ville, & lui donnerent les moïens ; tout ceci se trouve dans ses memoires écrits par lui-même ; on y voit qu'il avoit étudié chez les jesuites, qu'il avoit été en Angleterre, & dévalisé par la vermine des sots & des méchans, que ce fut en 1640. quinze ans avant son voïage d'Italie, dont il rapporte les avantures, que M. le duc de St. Simon le fit entendre au roi à S. Germain ; qu'on l'appelloit Phœbus-Garde-Robin, parce que ses luths étoient toûjours dans la garde-robe du roi, qu'il avoit diverti 20. ans durant Louis XIII ; qu'il fut attaché à M. d'Angoulême fils naturel de Charles IX. Que pendant trois ans il a amusé Louis XIV. qui executoit lui-même ses chansons. Ecoutons d'Assoucy, >>étant, dit-il, sur le point de retourner en France, je sus aller simple pour faire voir mes avantures d'Italie à plusieurs personnes de qualité ; mais comme ce n'étoit pas assez, par l'intention que l'esprit malin avoit de me détruire, d'avoir publié mes écrits, il m'inspira de faire des vers contre l'économie qui semble naturellement attachée à la robe longue ; je fis des vers contre le ménage de certains prélats, qui dans ce païs lésineux & vindicatif, m'auraient infailliblement perdu, si le saint Esprit ne m'eût inspiré d'en faire d'autre contre la Rome ridicule de S. Amant ; mais d'autant que ce que j'avois écrit en faveur de Rome, n'avoit point encore paru, & que ce que j'avois écrit auparavant avoit été vû de tout le monde ; mon ennemi l'évêque d'Heliopolis n'eut pas de peine à représenter au pape Clément IX. que puisque j'avois été si hardi de parler si peu dignement de la robe dans un lieu où principalement elle doit être respectée, qu'on ne manqueroit pas de trouver des choses encore plus libres, si l'on visitoit les écrits que je me proposois à rapporter en France, je fus donc arrêté, & mené au S. office….>> Il en sortit au bout de quelque tems, son innocence aïant été reconnue, le pape même à son audiance reçut bien ses vers contre St. Amant et lui donna une médaille d'or où étoit son portrait ; il revint à Paris en 1669. ou 1670. Il a fait plusieurs ouvrages, outre ses mémoires imprimés […], entre autres, l'Ombre de Moliere, & son épitaphe […]. Dans l'épître dédicatoire, il dit que Moliere eut plus de talens pour se faire des envieux, que pour s'acquerir des amis, il fut toujours cependant mon ami, ajoute-t-il, & si sur la fin de ses jours il cessa de l'être, ce fut sa faute, & non la mienne ; d'Assoucy vecut dans l'agitation et mourut peu riche."
    ME